Pourquoi parler de vertus ?
– Partie 2 –
Je veux vous parler aujourd’hui de deux vertus cardinales, la prudence et la tempérance.
De la façon dont je conçois leur usage dans le développement managérial, comme dans le développement des potentiels de chaque individu.
Posons les bases et interrogeons-nous d’abord sur leur signification, j’illustrerai au fur et à mesure de mes propos les intérêts et applications possibles dans l’art du management.
Je remarque souvent la tendance de chacun à avoir « sa propre définition » ainsi que sa façon particulière d’acter dans le quotidien sa compréhension de la racine de chaque mot.
Je veux ici vous partager la mienne.
PRUDENCE
C’est quoi ?
Parlons d’abord de prudence : Pour moi être prudent, s’est avant tout s’être fixé un cap et s’y tenir contre vents et marées.
« Il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va. »
disait Sénèque.
Cette citation résume bien ma façon de penser et de concevoir la vertu de prudence en action. Elle m’amène à clarifier là où je désire aller et ensuite d’user de discernement dans chaque situation.
La vertu de prudence n’exclut pas le courage bien au contraire. Je revendique que ces deux notions n’ont rien de commun. Si elle est considérée comme mièvrerie elle n’est pas comprise dans son sens noble du terme. Je vous renvoie à l’un de mes derniers posts : « Prudence mère de vertu »
Et dans le management ?
Dans le contexte du management, la prudence peut aider les dirigeants à accorder de l’importance à clarifier leur stratégie, à éviter les décisions impulsives, à adopter une approche plus réfléchie pour résoudre les problèmes.
Sans prudence le risque de s’égarer ou de s’éparpiller est plus grand.
Nous pourrions avoir tendance à envier le chemin des autres, ou à succomber au miroir aux alouettes.
C’est également parce que le manager agit avec prudence qu’il peut fixer un cadre clair de travail à ses collaborateurs, être en mesure de donner des objectifs précis et en éveil lorsque ces derniers seront mal appliqués.
Fixant ainsi le cap, la prudence est pour moi, la base de toutes les vertus. Celui qui n’est pas prudent risque d’être incapable de distinguer une conduite juste, responsable, vertueuse.
La prudence nécessite une période d’introspection, un retour à soi, à son essentiel. L’apprentissage de cette vertu passe inéluctablement par l’apprentissage du silence et de l’écoute… De soi, des autres et des signes !
« Le silence est la plus grande qualité d’un leader » – Gandhi
La prudence passe également par le développement de la perspicacité, du discernement. Elle nous amène à collaborer avec nos ressentis, notre intuition, deux éléments parfois oubliés dans nos vies d’occidentaux.
TEMPÉRANCE
C’est quoi ?
La tempérance est la qualité de modération et de maîtrise de soi. Cela ne veut pas dire devenir insensible. Bien au contraire, tout l’art réside dans le fait de pouvoir se contrôler lorsque nous sommes atteints au plus profond de notre sensibilité.
C’est en se retrouvant face à des situations délicates (négociations difficiles, rupture professionnelle, personnelle…), dans des moments de tensions élevés, mais aussi de grandes joies, que nous pouvons vraiment mesurer où nous en sommes sur le chemin de la maîtrise de soi.
Nous laissons-nous emporter dans les extrêmes ? Ou réussissons-nous à maintenir l’équilibre émotionnel nécessaire pour résister autant à la pression externe, qu’à nos propres « sirènes » ?
Pourquoi la développer ?
La vertu de tempérance exige de nous que nous puissions garder notre paix intérieure quelle que soit l’issue de la situation : vainqueurs ou perdants ! Elle nous invite à garder l’espoir dans les moments douloureux, et à ne pas tomber dans l’orgueil de la bataille gagnée. (Après tout ce n’est qu’une bataille ! )
La vertu de tempérance c’est aussi valoriser et mettre de la beauté et du bon dans tous nos actes. C’est prendre soin de soi, des autres et des situations. C’est parce que nous déployons la vertu de tempérance que nous valorisons et trouvons l’énergie et la motivation nécessaire pour suivre le cap que nous nous sommes fixées à l’étape de la prudence.
La beauté peut par exemple résider dans l’attention portée au choix de nos paroles, à l’intention avec laquelle nous souhaitons entrer en relation avec l’autre… Partout où il y a attention et intention positive il y a tempérance.
Dans le contexte du management, cela peut signifier éviter les comportements excessifs tels que la colère, l’arrogance et l’impulsivité. La tempérance sera certainement d’une grande aide lorsqu’il conviendra de gérer des situations conflictuelles et des négociations importantes.
Elle peut également aider à créer un environnement de travail plus harmonieux en encourageant la collaboration et la communication efficace.
La vie d’aujourd’hui rapide, changeante, exige que nous développions cette vertu. Pas simple lorsque l’on sait que nous sommes des êtres d’émotions et que la tempérance est au cœur de la gestion des émotions et des pulsions.
Plusieurs approches souvent complémentaires peuvent nous aider à travailler cette vertu.
Pour ma part j’ai choisis : l’approche corporelle (sport, méditation, randonnée…) l’approche thérapeutique avec la Leethérapie, l’approfondissement de la connaissance de moi, ainsi que le jeûne en tant que support de réflexion et clarification des choses qui me conviennent et celles qui ne me conviennent pas…
Et bien d’autres à chacun de trouver ce qui lui convient.
Dans mes prochains posts je parlerais de la justice, du courage, de l’humilité…